La violence des femmes reste un impensé de notre société. Pourtant elles peuvent tuer, faire preuve de perversion. Et si le diable était aussi une femme ? La personnalité de Monique Olivier, condamnée à perpétuité pour complicité dans les meurtres commis par Michel Fourniret, nous interroge en ce sens.« Elle a trahi la cause de toutes les femmes et de toutes les mères », a déclaré l’avocat général lors du premier procès où Monique Olivier comparaissait au côté de son mari, Michel Fourniret.Or, ni lui ni personne d’autre n’a envisagé que Fourniret avait trahi la cause des hommes et des pères. Pourquoi ? Quelle est donc cette cause des femmes qui a été trahie par Monique Olivier ? Est-ce donc si inconcevable qu’une femme puisse commettre autant d’horreurs ? Pourtant les
premiers crimes commis par le couple infernal ont été rendus possibles par la présence de Monique Olivier. C’est elle qui conduisait la voiture où sont montées les victimes. Quand elle n’était pas au volant, elle était sur le siège passager, parfois avec son bébé sur les genoux. Cette femme, cette mère, a rassuré les victimes, qui ne se sont pas méfiées. Une femme ne fait pas peur. Même les enquêteurs qui ont interrogé Monique Olivier pendant des mois après l’arrestation de son mari n’ont pas envisagé qu’elle était complice. C’est parce qu’elle l’a finalement dénoncé que Fourniret l’a impliquée dans ses crimes.
Agnès Grossmann est journaliste, réalisatrice de documentaires et de reportages notamment pour Au bout de l’enquête et Faites entrer l’accusé. Elle a enquêté sur les affaires Omar Raddad, Francis Heaulme, Patrick Dils, Roberto Succo… Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages dont Les Salopes de l’histoire (Acropole) et L’Affaire Rambla ou Le Fantôme de Ranucci aux Presses de la Cité.
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