Camille BRUNEL

« Je est un animal » : reprendre le célèbre « Je est un autre » de Rimbaud, c’est admettre, comme tout le monde, que nous sommes des animaux mais le donner à entendre différemment. L’animalité des humains n’est en effet plus à démontrer : du côté de l’art comme de la philosophie, « je suis un animal » est un mantra commun. Même la loi française reconnaît les animaux comme des êtres « doués de sensibilité ». Cinéastes, penseurs et écosophes défendent, chacun à leur manière, un rapport au monde qui ne soit pas d’exploitation. Et tout le monde, y compris les chasseurs, joue ce jeu du respect de l’animal et du monde vivant.

Romancier engagé publiquement et politiquement en faveur de la cause animale, Camille Brunel est l’auteur de nombreux ouvrages interrogeant la notion de personne dite non-humaine. Son roman intitulé Les Métamorphoses, nommé au Prix Renaudot en 2020, raconte une pandémie de transformations en animaux, amenant ses personnages à reconsidérer la faune. Il revendique la dimension engagée de ses textes, pour la jeunesse (Après nous les animaux & Nos Amis animaux, Casterman, 2020 et 2023), sur la jeunesse (Ces jeunes qui défendent les animaux, La Martinière, 2023), ou pour un public plus spécialisé (Le Cinéma des animaux, UV, 2018).
Il est également l’auteur d’un Éloge de la baleine (Rivages, 2022), à mi-chemin entre l’essai et l’autobiographie, montrant que les océans sont habités, et qu’il ne devrait plus y avoir de doute quant à l’individualité des cétacés. C’est ce bond en avant qu’il propose à chaque ouvrage, qui consiste à rapprocher la littérature d’une réalité de l’animal qui a longtemps échappé aux écrivains.

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