Tout commence dans la chaleur d’un soir d’été. Une discussion énergique entre amis voyageurs à raconter nos épopées. Chacun argumente. François plaide, persuade et remporte la mise. Il veut nous entraîner dans son paradis, coincé quelque part au-delà du cercle
polaire arctique. Nous serons quatre à nous frotter à l’hiver finlandais, à remonter le lac Inari jusqu’à l’espérée Kirkenes. Les jours passent et enfin la colonne se forme. Avec nos pulkas nous pénétrons un monde de silence où la beauté est aussi vive que le
froid. Un lac large comme un océan, des îles immobiles, des cabanes prisonnières de la glace. Le monde du peuple sami, dur et magnifique. À avancer le groupe gagne en entrain et les plaies vigoureuses récoltées sur la piste n’y peuvent rien. La Laponie nous offre ses longues nuits, ses aurores boréales et ce sentiment rare qu’ici commence vraiment le voyage. Le bout du monde dont il va être difficile de se détacher.
Didier Guillot est juriste mais n’oublie rien de son passé d’ouvrier qui lui souffla le goût des mots. Des mots ventrus et bruyants sous le fer riveté de l’immense verrière coiffant l’atelier. Désormais ordonnés et précis dans le calme d’un bureau climatisé
© JPBouron