Agrandir l’image Les huit ouvrages en tête pour le Prix du premier roman 2023 remis lors de la manifestation littéraire Lire à Limoges.© Ville de Limoges
Les huit ouvrages en tête pour le Prix du premier roman 2023 remis lors de la manifestation littéraire Lire à Limoges.© Ville de Limoges

Édition 2023

Découvrez les 8 romans séléctionnés pour le Prix du premier roman de la Ville de Limoges

La Ville de Limoges soutient les jeunes talents. C’est pourquoi le jury du Prix du premier roman de la Ville de Limoges, piloté par la Bibliothèque francophone multimédia, s’est à nouveau réuni pour sélectionner huit romans de primo-romanciers francophones de maisons d’édition variées. Le Prix du premier roman de la Ville de Limoges sera remis lors du salon de Lire à Limoges, le 12 mai à la patinoire de Limoges.

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La sélection 2023

Huit premiers romans singuliers ont été choisis, de primo-romanciers jugés prometteurs et de maisons d’édition variées.
Le lauréat sera désigné mi mars lors d’un vote à bulletin secret et invité à participer au salon Lire à Limoges (12, 13, 14 mai 2023). Il recevra une récompense financière de 1 500 €, remise de la manifestation.

Pour faire connaissance avec ces ouvrages et donner envie de les lire, les membres du jury ont rédigé une petite chronique de leur coup de cœur!

 

Les enfants endormis d’Anthony PASSERON (Globe)

Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, l’auteur interroge le passé de sa famille, dans l’arrière-pays niçois, depuis l’ascension sociale de ses grands-parents bouchers pendant les Trente glorieuses jusqu’à l’apparition du sida et la lutte contre la maladie dans les hôpitaux. Un récit de filiation mêlant enquête sociologique et histoire intime.

"Avez-vous eu cette expérience de feuilleter l'album-photo familial et de ne pouvoir mettre un nom ou une histoire sur l'un des personnages ? C'est ce qui est arrivé à Anthony Passeron avec son oncle Désiré. Remontant le fil des souvenirs et les fragments de cette mémoire, il nous raconte l'histoire de cette famille de l'arrière-pays niçois, dans les années 80. Les grands-parents bouchers, qui ont une position confortable dans cette petite ville. Et cet oncle, Désiré, qui, étudiant, découvre les substances illicites, et contracte une maladie encore inconnue à l’époque : le VIH.
En parallèle de ce drame intime, Anthony nous raconte l'épopée de la découverte de ce virus, entre la France et les États-Unis, les laboratoires, les médecins, tous ceux qui ont parfois mis leur carrière en péril pour honorer comme il se doit le serment d’Hippocrate et soigner des populations souvent marginalisées.
Un premier roman d'une puissance émotionnelle rare, la petite histoire dans la grande, qui aborde un aspect méconnu de cette maladie : les conséquences qu'elle a eues sur les personnes infectées, mais aussi sur leur famille."

Aurélie (Librairie Page et plume)

https://www.facebook.com/pageetplume

 

L’Île des larmes de Laurence HUBERT-SOUILLOT (La Grange Batelière)

En 1904, en Ariège, Baptiste rêve de devenir montreur d’ours afin de s’émanciper de son père violent et de quitter son village. Son oncle, paysan aux idées libertaires, lui offre un ourson. Quelques années plus tard, Baptiste et son ours Martin quittent les Pyrénées pour New York, où ils mènent une vie de saltimbanque faite de misère, de débrouille et d’amitiés.

"Premier roman de Laurence Hubert-Souillot qui puise son inspiration dans les légendes de son enfance et dans son attrait pour l’histoire du mouvement ouvrier.

Nous suivons Baptiste, un jeune Ariégeois qui quitte son pays natal pour devenir montreur d’ours à New York au début du XXème siècle. Un sujet qui reflète les préoccupations de certain·e·s villageois.es qui ont soif d’aventures et une détermination à toute épreuve. Tradition historique, le métier de montreur d’ours a connu un essor dans les régions montagneuses d’Europe jusqu’en 1914.

Véritable roman d’aventures, écrit avec justesse dans un style précis et romanesque. De très belles descriptions du monde des villages ariégeois, des estives, des forêts de mélèzes, des animaux domestiques, des animaux sauvages qui effraient mais qu’on dompte. De très beaux portraits, notamment celui de l’Oncle Ernest, le mentor.

Baptiste, emmène Martin, son ours, vers Ellis Island puis New York. Là, au début du siècle, cohabitent différentes communautés d’immigré·e·s avec tensions et solidarité mélangées dans la misère. De très beaux portraits des compagnons de Baptiste, une famille italienne et un frère et une soeur irlandais, qui mettent en valeur les rapports de force dans le travail et la société.

Espoirs, désespérance, tragique, amour, amitiés, tout est réuni dans ce roman qui est comme une longue quête vers une utopie. Rappelant parfois Sans Famille d’Hector Malot, c’est une réussite romanesque, une belle aventure de lecture !"

Catherine

https://www.editionslagrangebateliere.fr

 

Mourir avant que d’apparaître de Rémi DAVID (Gallimard)

Abdallah, Algérien de 18 ans, vit à Paris de petits boulots après avoir été acrobate chez Pinder. Il rencontre Jean Genet, 45 ans, qui lui dédiera son recueil Le funambule. Les deux hommes entretiennent une liaison passionnée et, fasciné par l’agilité d’Abdallah, Genêt entreprend de hisser son amant au sommet de son art et de lui ouvrir les portes de la gloire.

"Mourir avant que d’apparaître nous transporte dans le Paris artistique des années 50 au cœur de la relation amoureuse entre Jean Genet et le jeune acrobate Abdallah,  qui deviendra le personnage central du « Funambule ».

L’écrivain perfectionniste pousse son protégé à se dépasser sans cesse pour atteindre le sommet de son art. Les ambitions se mêlent à la passion, jusqu’à la chute. Lorsque son jouet est cassé, qu’il ne brille plus en équilibre sur son fil, le poète se détourne de sa créature qui ne s’en relèvera pas.

Ce premier roman de Rémi David éclaire par la fiction les parts d’ombre de cette histoire d’amour singulière. Il nous plonge ainsi dans l’intimité de cette relation toxique animée par la passion, l’ambition et le dépassement de soi."

Grégory.

 

Tenir sa langue de Polina PANASSENKO (Editions de l’Olivier)

Née en URSS, Polina est arrivée en France après la chute du bloc communiste. Ses parents s’installent à Saint-Etienne et la petite fille devient Pauline. Ses deux prénoms symbolisent sa double identité et marquent son tiraillement entre France et Russie. Devenue adulte, elle entreprend des démarches afin de reprendre officiellement son prénom de naissance.

"Quelques voyelles à la croisée de deux mondes, deux vies, deux pays, deux langues. Celle du dedans et celle du dehors. « Quand on sort, on met son Français, quand on rentre à la maison, on l’enlève. »

Vingt ans après son arrivée en France, la narratrice entreprend de récupérer son prénom d’origine Polina, francisé en Pauline pour faciliter l’intégration, et « tenter d’être pleinement elle-même ».

Prétexte au récit de la vie d’une famille percutée à plusieurs reprises par l’Histoire, ce roman drôle et insolent place la langue au centre de l’identité et de la construction de soi. Il mêle avec une verve rare l’expérience de l’exil vu à hauteur d’enfant et à travers l’apprentissage du Français et les grandes étapes de la fin de l’URSS. Tout à fait réjouissant."

Monique

 

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria LARREA (Grasset)

En 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu’elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galicie, une femme accouche d’une fille et la laisse dans un couvent. Le garçon, Julian, est le père de Maria, la narratrice, et la fille, Victoria, sa mère. Les scènes et les années défilent pour reconstituer le parcours chaotique d’une famille et dévoiler ses secrets.

"L'histoire commence par deux naissances et deux abandons. En 1943, une prostituée de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites tandis qu’en Galice, une femme accouche d'une fille et la laisse dans un orphelinat. Le garçon, c'est Julian. La fille, Victoria. Ce sont les parents de Maria, la narratrice.
Dans cette enquête autobiographique, l’autrice surprend par sa façon d’échapper aux clichés. Cette fille d’immigré·es espagnol·es élevée dans une loge de concierge à Paris raconte le mépris de classe, qu’elle a dû affronter dès l’enfance, et sa passion pour le cinéma, qui l’a aidée à vivre. Elle reconstruit surtout une histoire familiale compliquée découverte à l’âge adulte, marquée par la dictature franquiste, le déracinement et le manque d’amour qui se perpétue de génération en génération. Profondément intime, ce premier roman questionne les origines, les non-dits et se présente aussi comme une quête de soi."

Pauline

 

Fantaisies guérillères de Guillaume LEBRUN (Bourgois)

Au XVe siècle, alors que le royaume de France est en proie à différents conflits, Yolande d’Aragon crée en secret une école, dans le but de former quinze petites Jehanne aux exigences militaires et intellectuelles de Guérillères accomplies. Mais la douzième, de loin la plus forte et la plus féroce, n’a rien à voir avec celle que Yolande aurait voulu initier à la vraie nature de sa mission.

"Début XVe siècle, la France est au bord du chaos. Yolande d’Aragon - Yo -personnage rabelaisien en diable, décide de sauver le royaume : elle fait enlever et élever quinze Jehanne. L’élue est Jehanne XII,  force de la nature, laide, monstrueuse, mais aussi rebelle et douée ; à n’en pas douter, c’est elle qui boutera les Anglais hors de France. 

Ce roman, de prime abord déroutant par sa langue, est en fait un feu d’artifice linguistique jubilatoire. On se délecte aussi du melting pot culturel : s’y croisent mythologie, Histoire, musique, fantasy...

Avec un humour décapant, ce premier roman iconoclaste et déjanté, véritable manifeste féministe, revisite avec brio l’épopée de Jeanne d’Arc."

Denise

 

Deux secondes d’air qui brûle de Diaty DIALLO (Seuil)

Dans une banlieue de la région parisienne, Astor, Chérif, Issa, Demba, Nil et les autres se connaissent depuis toujours. Un soir d’été, l’un d’entre eux est abattu par la police en marge d’une énième interpellation. Pour les habitants de la cité, c’est la victime de trop. Un soulèvement collectif se prépare.

"Banlieue parisienne. Des immeubles, une place, des friches, un parking, une pyramide. Le monde n’existe pas au-delà de ces frontières minérales.
Les héros de ce livre ne sont pas des anges mais on s’attache à eux. Enfermés dans une spirale, émotions à fleur de peau, ils vivent comme si demain n’existait pas. Et pourtant des rêves ils en ont !

Ce récit court et percutant est une sorte de mythologie urbaine dans laquelle les personnages semblent déjà condamnés. Pourtant l’instinct de survie est là, qui jaillit quand Astor rencontre Aïssa, quand Samy file en moto avec Bak.
L’autrice possède une écriture dynamique, flamboyante, expression d’un langage contemporain vivifiant."

Séverine

 

La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX (Dalva)

Après avoir été victime d’un accident, la narratrice se retire dans une forêt en pleine montagne, aux côtés de Jeanne et Stella. On parle peu ici. Mais tout semble bruisser, se mouvoir et palpiter d’une force étrange et magnétique. Ses deux compagnes et la nature alentour se confondent parfois, comme pour mieux l’initier à une autre manière d’être, instinctive et animale.

"A la suite d’un accident de moto, la narratrice est recueillie par deux femmes étranges dans une maison au cœur de la forêt. Dans ce court roman, l’autrice nous plonge dans un univers poétique fait de sensations et de rêves, où s’enchevêtrent le bois, la chaleur, la neige, l’eau vive, la boue et la douceur des tissus sur la peau. Au plus près de notre animalité, ce texte prend la main du lecteur pour l’emmener avec douceur sur la trace de la renarde qui est en chacun de nous."

Olivier

 

Le jury 2023

Le jury du Prix du premier roman de la Ville de Limoges, piloté par la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges, est composé de 10 membres (média, bibliothécaires, libraires, universitaires, citoyens-lecteurs…). Il s’est réuni 5 fois entre octobre 2022 et février 2023 pour débattre des 90 premiers romans francophones reçus, publiés entre août et décembre 2022.