Quand on est enfant, on aime la vie.
J’habitais avec ma famille dans l’hôtel dirigé par mes parents. Nous étions en train de manger dans la salle de restaurant avec les clients, quand nous avons entendu des détonations. Ce n’était pas un feu d’artifice : il y avait des hommes armés dans la rue.
Tout le monde s’est réfugié au sous-sol. La radio parlait d’escalade, de conflit, de blessés et même de morts. On entendait le bruit des armes dehors. C’était le premier jour de la guerre.
Emmanuel Villin est né en 1976. Ancien journaliste, longtemps correspondant à Beyrouth, il n’en est jamais vraiment revenu. Il vit aujourd’hui à Paris. Il déteste les tâches ménagères, particulièrement changer les cordes de guitare. Quand il ne rédige pas des procès-verbaux ou autres comptes rendus que personne ne lit, il écrit des romans allongé sur son lit en savourant un verre de rhum.
© Clément Fromentin