« Hé, Madeleine, ça se voit que t’es portugaise, t’as le M de Macdo à la place des sourcils. » Madeleine est sans cesse ramenée à ses origines ; et pourtant, ses connaissances sur le Portugal se limitent à Cristiano Ronaldo, aux blagues xénophobes sur les « Guesh » et à la langue, tout de même, que son père lui a transmise. Mais ce dernier, qui est arrivé en France à douze ans, refuse obstinément de parler de son pays natal et de son enfance sous la dictature…
Résultat, c’est à peine si Madeleine sait que Salazar était un dictateur, et pas seulement un méchant sorcier dans Harry Potter.
Mais la jeune femme a besoin de renouer avec ses racines, et puisque son père ne veut pas parler, elle ira chercher des réponses ailleurs. À commencer auprès de ses amis, immigrés portugais, qui ont eux la langue bien pendue. De la région parisienne à Lisbonne, Madeleine recueille leurs récits de vie. Peu à peu, elle remonte le fil de l’histoire du Portugal et, à travers elle, tente d’en apprendre plus sur elle,même.
Madeleine PEREIRA vit et travaille à Angoulême (la ville de la BD !), quand elle n’est pas ailleurs. Diplômée de l’ESAL d’Épinal et de l’EESI d’Angoulême, elle crée des bandes dessinées lors de plusieurs résidences telles que la Maison des Auteurs d’Angoulême, le Zinc Grenadine à Épinal, jusqu’en Serbie, à Pancevo. En parallèle de la bande dessinée, elle continue de pratiquer la gravure aquatinte, qui est une autre de ses passions. Elle a réussi à se construire une sorte d’atelier chez elle, pas vraiment aux normes…
Borboleta est sa première bande dessinée publiée aux éditions Sarbacane.
© Alain François